Depuis des temps immémoriaux, les chiens sont considérés comme les meilleurs amis de l'homme, fidèles parfois au dépend de leur propre vie, mais pourquoi ? En effet, il est rare de trouver des animaux aussi chaleureux et bienveillants envers l'être humain. D'où leur vient cette passion et cette fidélité pour l'homme ? Depuis les origines du chien, en passant par les différentes étapes de son évolution, et aux détails connus sur cette belle entente entre les deux espèces, dont certains conditionnements physiologiques sont similaires, nous tenterons de répondre à ces questions, exemple à l'appui !
Les origines du chien
Le chien n'a pas toujours été tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec ses multiples races, tailles, formes, etc. Pour approfondir le sujet, regardons un peu où tout à commencé, avec l'apparition de la famille des Canidés.
Les différentes étapes de l'évolution des canidés
L'origine des Canidés commencent entre le crétacé et l'ère cénozoïque, avec l'apparition du créodonte. Ce sont alors de petits mammifères carnassiers. Ils ont continué à évoluer et à changer de caractéristiques avec les millions d'années. On distingue les 5 principales catégories, ou genres :
- Miacidés : petits carnassiers, supposés arboricoles ;
- Cynodictis : mammifères carnassiers, aussi appelés chien-ours ;
- Hesperocyon : première espèce à posséder une oreille interne similaire à celle du chien moderne ;
- Tomarctus : qui s'est développé en 42 sous-espèces ;
- Canis : canidés actuels.
Cependant, sur plus de 42 espèces recensées, il n'en reste plus qu'une dizaine telle que le genre Canis, comprenant les loups, chacals, coyotes, dingos et chiens. Ils sont apparus il y a environ 10 millions d'années avec le loup qui s'est fractionné en plusieurs sous-espèces dont l'évolution est assez dure à suivre de manière exacte. Cependant, une étude suédoise a pu retracer l'apparition du chien et sa différenciation avec le loup commun.
Les deux théories sur la différenciation du chien et du loup
C'était il y a environ 30'000 ans. Les scientifiques suédois ont pu effectuer cette recherche grâce à la datation au carbone 14 d'un os du loup de Taïmyr vieux de 35'000 ans. Cette espèce qui a maintenu disparu était la dernière espèce avant l'apparition du loup et du chien moderne. D'après la théorie des scientifiques Charles Darwin ou Konrad Lorenz, le chien ne descendrait pas d'une évolution naturelle du Canis lupus mais il aurait été une évolution manipulée par l'homme, qui a créé des sous-espèces en les élevant et en les croisant.
Une autre théorie serait que le loup aurait évolué naturellement en se rapprochant de l'homme pour sa survie. Par exemple, certains individus aux capacités de chasse inférieures au reste de la meute se serait rapprochés des campements pour se nourrir de restes, de viandes, etc. Les deux théories sont crédibles mais contradictoires, et pour l'instant les scientifiques sont incapables de dire avec certitude si le chien et le loup sont des espèces différentes ou bien une seule espèce et sous-espèce.
Les débuts de la cohabitation entre le chien et l'homme
Les premières preuves de cohabitation entre les humains et les chiens datent de la fin du paléolithique. On a retrouvé des ossements de chien proches d'humain, ainsi que des fresques murales les montrant ensemble, telle que la fresque sur pierre retrouvée sur le plateau du "Tassili n'Ajjer" en Algérie. Une relation symbiotique s'est installée et ils évoluèrent ensemble dans un même environnement, chassant les mêmes proies. Par exemple, dès lors des débuts de l'agriculture, on suppose que les chiens domestiques ont évolué de sorte de pouvoir digérer ou "tolérer" l'amidon (bien que cela ne constitue pas leur nourriture de prédilection).
Depuis ces temps anciens on ne peut plus se passer de nos compagnons à 4 pattes. Ils sont devenus des amis fidèles, également très utiles. On a réussi à leur apprendre à nous aider dans de nombreux domaines comme la chasse, l'aide aux forces de l'ordre, le sauvetage lors de catastrophes naturelles et même en médecine pour la détection de maladies. Leur truffe exceptionnelle et leur capacité à apprendre de l'homme et à obéir ont permis d'obtenir les chiens de travail que nous connaissons aujourd'hui. Depuis, beaucoup de recherches ont été menées, ce qui a permis de découvrir leurs multiples qualités insoupçonnées.
Une osmose physiologique entre les 2 espèces ?
Des chercheurs japonais ont découvert, d'après une étude publiée en avril 2015 dans le magazine Science, que le secret de notre relation avec nos meilleurs amis canins résidait en partie dans la sécrétion d'une hormone synthétisée dans le cerveau par l'hypothalamus : l'ocytocine, aussi appelée hormone du plaisir. Ce neuropeptide est souvent considérée comme l'hormone de l’amour, de la confiance et du lien conjugal et social.
Les résultats de leurs tests suggéraient qu'un simple contact visuel entre un maître et son chien augmenterait le taux d'hormone sécrétée. D'ailleurs, d'autres recherches, américaines cette fois, ont étudié les effets de la compagnie d'un chien sur une personne atteinte de déficiences psychiatriques (dépression, autisme, anxiété...). Les résultats ont montré un effet anxiolytique très important. Une autre recherche publiée par l'association américaine de psychologie a démontré que le propriétaire d'un chien avait tendance à être plus heureux, en meilleure santé, et avait une meilleure estime de soi.
Si l'on s'entend aussi bien avec nos boules de poils, c'est aussi parce que l'on se ressemble un peu. D'après une recherche hongroise publiée dans le Current Biology, les chiens et nous aurions le même type de fonctionnement dans une partie du cerveau dédié à la voix, le cortex auditif secondaire. Cette région du cerveau qui gère la compréhension du langage et des mots, ainsi que leur catégorisation, est également le lieu de la mémoire sémantique. Elle serait capable de reconnaître les ordres et les émotions transmises, à l'aide des sons et des intonations.
Le cas Hachikō, le chien le plus fidèle du Japon
Si l'on parle de fidélité d'un chien à son maître, on ne peut qu'évoquer l'histoire surprenante et touchante du désormais célèbre Hachikō, un chien japonais Hakita Inu à la fourrure touffue brun dorée, ayant vécu au début du siècle dernier. Adopté par un professeur de l'université impériale de Tokyo à l'âge d'un an, ce chien a fait preuve d'une extraordinaire capacité à aimer et il est resté à jamais dévoué à son maître.
Les 2 compères sont rapidement devenus inséparables, et Hachikō qui détestait être séparé de son maître qui devait s'éloigner de la ville pendant ses heures de travail, avait pris l'habitude de venir l'attendre sur le quai de la gare, tous les soirs pour son retour. Mais près d'un an plus tard, en 1925, un évènement tragique arriva : le maître professeur décéda des suites d'une hémorragie cérébrale sur son lieu de travail.
Personne n'ayant pu l'expliquer à son chien, celui-ci, poussé par la foi et l'amour inébranlable en son maître, a continué à se présenter chaque jour sans exception à la gare de Shibuya, et ce jusqu'à la fin de sa vie, pendant 9 ans, 9 mois et 15 jours ... Suite à un article de journal sur l'histoire d'Hachikō et son propriétaire, la population locale a commencé à s'intéresser à lui, lui conférant le nom de "Chūken Hachikō" (chien fidèle Hachikō).
La fidélité des chiens : un lien indéfectible depuis des millénaires
Le chien est une sous-espèce de la grande famille des Canidés, ayant un parcours commun avec l'être humain depuis des temps qui précède les civilisations. Si l'on s'entend si bien avec cet animal, c'est parce que nous avons grandi et évolué ensemble depuis des millénaires. Une complicité qui se révèle non seulement sociale, amicale et d'utilité, mais peut-être aussi chimique par rapport aux réactions physiologiques que nous partageons. Et vous, ressentez-vous aussi cet amour inconditionnel et cette loyauté incroyable de la part de votre fidèle compagnon ?
